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Francis Ngannou: contre Ciryl Gane, «ça va s’arrêter sur deux rounds avec un KO»

Francis Ngannou défend son titre de champion du monde des poids lourds de l’Ultimate Fighting Championship (UFC) dans la nuit du 22 au 23 janvier 2022 à Anaheim. Le Camerounais, devenu une superstar des arts martiaux mixtes (MMA), affronte son ex-partenaire d’entraînement, le Français Ciryl Gane, champion intérimaire, coaché par son ancien mentor Fernand Lopez. Pour RFI, celui qu’on surnomme « The Predator » revient sur cette situation, ses relations avec l’UFC et évoque la CAN 2022 dans son pays. Entretien.

RFI : Francis Ngannou, à moins d’une semaine de votre championnat du monde des poids lourds de l’Ultimate Fighting Championship (UFC) face à Ciryl Gane, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Vous êtes toujours aussi serein ou la tension commence à monter un peu ?

Francis Ngannou : À moins d’une semaine, la tension commence à monter, ce qui est normal. C’est ce qui fait monter l’adrénaline, jusqu’au jour du combat. Mais, dans l’ensemble, je suis plutôt dans un très bon état d’esprit.

Vous allez retrouver Ciryl Gane avec qui vous vous êtes entraîné à Paris durant quelques mois. Est-ce qu’à l’époque, vous aviez tout de suite senti qu’il pourrait être un sérieux rival à l’UFC ?

Oui, ça, je l’ai toujours su. Parce que, même à cette époque, Ciryl avait des qualités peu fréquentes chez les poids lourds : l’agilité et la vitesse.

Vous allez aussi retrouver votre ancien coach Fernand Lopez avec qui vous êtes en froid. Est-ce qu’il faut laisser les sentiments de côté, plus que jamais, dans ce combat ?

Oui, car c’est Ciryl que je combats ! C’est lui mon adversaire. C’est avec lui que je serai dans la cage. Malgré tout ce qu’il se passe, c’est avec lui que je règlerai le compte de ce combat.

Dans une interview sur RFI, le Nigérian Kamaru Usman a donné son analyse de votre prochain combat : « Francis est une machine de guerre, il est très, très puissant et il aime être en mode « contrôle des opérations » lors d’un combat. Mais Gane est aussi puissant, et il a une qualité qui n’est pas commune chez les combattants UFC : il se bat sans pression de perdre, car il semble super confiant en ses capacités. Mais, surtout, il se bat à chaque combat avec une grande sérénité. C’est une grosse qualité. Francis est favori, mais ça va être un combat de titans. » Est-ce que vous partagez l’avis de votre ami ?

Oui, je le partage ! Comme je l’ai dit, Ciryl a des qualités très rares chez les poids lourds. […] Ça crée une autre dynamique dans la catégorie, une autre forme de challenge. À l’exception par exemple de Stipe Miocic, difficile de trouver un autre combattant qui va être aussi agile que Ciryl.

Votre pronostic à vous, concernant ce combat face à Ciryl Gane ?

Comme toujours, ça va s’arrêter sur deux rounds avec un KO. Ça a toujours été mon pronostic. Le premier round, j’essaie de chercher. Et si l’opportunité ne se présente pas au premier round, j’engage au deuxième round avec davantage de pression.

C’est la première fois que vous abordez un combat en tant que champion du monde, après votre titre décroché en mars 2021 face à l’Américain Stipe Miocic. Est-ce que ça change quelque chose de préparer un combat avec ce statut-là ?

Dans la manière de préparer un combat, non. Mais pour ce qui est de l’état d’esprit, ça change un peu. Devenir champion est une chose. Mais le rester en est une autre. C’est encore mieux et donc plus compliqué à réaliser. Pas seulement compliqué, d’ailleurs. Être champion implique beaucoup de travail, beaucoup de responsabilités. Donc, la manière d’aborder le combat est un peu différente, car il y a un peu plus de pression quand lorsqu’on n’est que challenger. On a beaucoup plus à perdre qu’à gagner quand on est champion.

Ce qui n’a pas vraiment changé, ce sont vos rapports avec les dirigeants de l’UFC. Vous n’avez pas prolongé votre contrat qui arrive à échéance. Concrètement, qu’est-ce que l’UFC vous refuse, actuellement ?

En fait, ce n’est pas qu’« actuellement ». Ça fait bien longtemps que l’UFC et moi sommes sur ce problème de contrat. Ça fait plus de deux ans. C’était après ma victoire face à Junior Dos Santos qui a eu lieu fin juin 2019. Il y a eu une première tentative. Puis ils ont fait machine arrière en août 2019. Après ça, vers octobre, ils sont revenus à la table et ont commencé à vouloir faire une prolongation de contrat. Je n’avais pas trop de pression par rapport à ça.

Car j’avais bien l’intention de combattre jusqu’à la fin ou presque de mon contrat, afin d’avoir une position équilibrée et renégocier ainsi mon contrat en bonne et due forme. Parce que, lorsque tu renégocies un contrat en plein milieu du bail en question, on te donne l’impression de renégocier alors que tu ne renégocies pas, en réalité. Ils t’accordent juste une petite avance qui t’oblige à re-signer pour plus longtemps. Et c’est comme ça qu’on ne sort jamais d’un contrat. Jusqu’au jour où, eux, décident de te larguer pour X ou Y raisons.

C’est pour cela que je n’ai pas voulu signer ce contrat. Parce que ce contrat est en réalité à sens unique. Il n’y a aucune garantie pour toi, le combattant. Il n’y a rien qui te protège. Il y a plein d’obligations envers l’organisation, mais l’organisation n’a aucune obligation envers toi. Tu n’as même pas une assurance-maladie. Tu n’as rien ! L’UFC n’a pas l’obligation de t’organiser un combat. Ils peuvent utiliser ça comme pression financière.

C’est ce qu’il s’est passé au cours des deux dernières années où ils m’ont fait combattre quasiment une fois par an parce que je ne voulais pas signer de contrat. Sachant que je ne gagne pas beaucoup par combat, ils ont voulu installer une pression financière. C’est-à-dire me laisser poireauter pendant un certain temps, jusqu’à ce que j’arrive au bout de mes économies et être ainsi obligé d’accepter leur offre. C’est une stratégie qu’ils utilisent très bien. Mais il n’est pas question de renoncer à notre idée principale.

Est-ce que c’est plus difficile de peser dans les négociations face à l’UFC lorsqu’on vient d’un pays et d’un continent qui ne représentent pas encore un gros marché ? Ou cela n’a-t-il rien à voir avec le fait d’être africain ?

L’UFC est un bon négociateur. Ils utiliseront tous les atouts possibles pour te dévaloriser et te payer moins cher. C’est vrai que venant d’un continent où le sport n’est pas très développé, c’est un atout pour eux. Ils vont te dire : « Ah oui, mais en Afrique, il n’y a pas ceci ! »

D’un autre côté, ça fait quasiment autant de temps que je demande qu’ils nous organisent un événement en Afrique. Nous, on veut un événement UFC en Afrique. Mais eux, ils nous disent : « Qu’est-ce qu’on va chercher en Afrique ? Il n’y a rien ! Comment on va s’en sortir et payer nos frais ? »

Donc, oui, c’est plus difficile. Mais, croyez-moi, ce n’est facile pour personne ! Parce que ce n’est pas comme si les Américains s’en sortaient aussi avec l’UFC ! (Il rit)

Puisqu’on parle de du continent africain, il y a la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football en ce moment dans votre pays le Cameroun. Est-ce que vous suivez un peu la CAN 2022, malgré la préparation de votre combat ?

Oui, mais je n’arrive pas à regarder les matches, car c’est compliqué ici de trouver un diffuseur. Ce n’est pas sur ESPN et les chaînes comme ça. Mais je suis quand même de près l’actualité de la CAN, surtout pour le Cameroun. Je sais qu’on s’était qualifié pour le deuxième tour et qu’on a fait match nul 1-1 face au Cap-Vert. [1]

Ça vous inspire quoi de voir votre pays accueillir cette CAN 2022, après tant d’années d’efforts ?

C’est du plaisir et de la joie que ça ait lieu au Cameroun, malgré la crise sanitaire et tout ce qui a pu se passer, ces dernières années. On a quand même réussi à maintenir le cap et à répondre aux exigences de la CAF.

Est-ce un hasard total si votre combat, lors de l’UFC 270, a lieu un jour où il n’y a pas de match de la CAN, entre le premier tour et les huitièmes de finale ?

Je pense que c’est un hasard parce que l’UFC n’a pas dû s’intéresser au calendrier de la CAN ! (Il rit)

Puisqu’on parle de du continent africain, il y a la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football en ce moment dans votre pays le Cameroun. Est-ce que vous suivez un peu la CAN 2022, malgré la préparation de votre combat ?

Oui, mais je n’arrive pas à regarder les matches, car c’est compliqué ici de trouver un diffuseur. Ce n’est pas sur ESPN et les chaînes comme ça. Mais je suis quand même de près l’actualité de la CAN, surtout pour le Cameroun. Je sais qu’on s’était qualifié pour le deuxième tour et qu’on a fait match nul 1-1 face au Cap-Vert. [1]

Ça vous inspire quoi de voir votre pays accueillir cette CAN 2022, après tant d’années d’efforts ?

C’est du plaisir et de la joie que ça ait lieu au Cameroun, malgré la crise sanitaire et tout ce qui a pu se passer, ces dernières années. On a quand même réussi à maintenir le cap et à répondre aux exigences de la CAF.

Est-ce un hasard total si votre combat, lors de l’UFC 270, a lieu un jour où il n’y a pas de match de la CAN, entre le premier tour et les huitièmes de finale ?

Je pense que c’est un hasard parce que l’UFC n’a pas dû s’intéresser au calendrier de la CAN ! (Il rit)

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