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UFC : LE DERNIER COMBAT DE FRANCIS NGANNOU

Face à Ciryl Gane, Francis Ngannou disputera le dernier combat de son contrat avec l’UFC. Qu’il gagne ou qu’il perde, quel avenir pour le champion camerounais ? Le point sur une situation qui mêle envies d’une meilleure rémunération, rêves de boxe, voire envies d’ailleurs…

Champion des lourds de l’UFC, Francis Ngannou défend sa ceinture ce week-end en Californie (en direct et en exclusivité dans la nuit de samedi à dimanche sur RMC Sport) contre le Français Ciryl Gane. Le dernier combat de son actuel contrat avec la grande organisation de MMA. Que se passe-t-il s’il gagne? Et s’il perd? Le point sur une situation qui mêle envies d’une meilleure rémunération et rêves de boxe. Sans oublier une possible alléchante proposition ailleurs.

Verra-t-on Francis Ngannou pour la dernière fois dans l’octogone de l’UFC ce week-end? La question peut paraître farfelue à la veille du choc entre le Camerounais, champion en titre, et le Français Ciryl Gane pour la ceinture des lourds de la principale organisation de MMA. Elle raconte juste une situation contractuelle qui ouvre la porte à tous les possibles. Le Camerounais va monter pour la huitième fois dans la cage depuis le début de contrat de huit combats signé en décembre 2017, quelques semaines avant sa première chance pour le titre face à Stipe Miocic.

Si des discussions ont eu lieu pour un nouvel engagement, aucun accord n’a encore été trouvé. Le clan Ngannou, représenté par son manager Marquel Martin, a refusé plusieurs propositions car « les termes du contrat n’étaient pas assez bons ». « J’ai décidé que je ne signais pas de contrat dont les termes ne me protégeaient pas, confirme le champion des lourds au micro de RMC Sport. Je me suis rendu compte que le dernier contrat ne me favorisait pas. J’étais un outil pour l’UFC et il n’y avait aucune contrepartie, aucune responsabilité envers moi. »

Aucune nouvelle négociation n’a eu lieu récemment. Dana White, patron exécutif de l’UFC, a déjà prévenu son combattant: « Si tu veux être avec nous, on adorerait t’avoir, mais si tu ne veux pas, aucun souci ». « Au final, c’est la décision de Dana et de l’UFC, lui a répondu Marquel Martin via ESPN. A eux de voir s’ils veulent revenir à la table et discuter. » « Je ne suis pas fermé car je sais que l’UFC a les capacités de faire un bon contrat, de me comprendre, appuie Ngannou. C’est normal de demander des droits, du respect. De demander à quelqu’un qui vous emploie de pouvoir vous donner du boulot sans menace ou sans contrainte. » Mais alors, qu’est-ce qui cloche?

L’argent, d’abord. Le géant camerounais à la patate d’enfer veut voir ses émoluments augmenter. « Je ne combattrai plus pour 500.000 ou 600.000 dollars. C’est fini. » Pour se retrouver en position de force et ne pas se mettre en faute, il a donc été au bout de son contrat plutôt que d’en signer un nouveau au milieu, comme ça se fait souvent à l’UFC. « Je ne me sens pas considéré à ma juste valeur, nous confie-t-il. Le problème avec leur contrat, c’est que l’UFC définit ta valeur. Tu ne peux pas explorer ta valeur sur le marché, tu ne négocies pas, ils te disent ce qu’il y a à faire et tu dis oui ou non parce que tu es au milieu d’un contrat. Il te reste par exemple deux ans et demi de contrat, ils te proposent un truc et tu n’as pas le choix car même si tu dis non, tu es toujours engagé avec eux et tu dois combattre. La plupart du temps, les gens vont accepter et leur donner une marge de manœuvre. Jusqu’ici, j’ai pu résister à cette tentation bien que ça ne soit pas facile. »

Ses envies de longue date de boxe anglaise entrent également dans l’équation. Ngannou l’a encore répété récemment: il aimerait se tester dans le noble art avant de prendre sa retraite, si possible face à des grands noms des lourds comme Deontay Wilder ou Tyson Fury (avec qui il a échangé sur le sujet sur les réseaux sociaux). Et s’il repart pour un tour à l’UFC, l’homme à la puissance la plus dévastatrice du monde du MMA aimerait qu’on lui offre cette opportunité noir sur blanc. « J’ai connu le MMA et les choses se sont bien passées mais je n’ai jamais lâché de vue mon grand rêve de boxe, répète-t-il. La boxe va faire partie de ma carrière. C’est une case à cocher. Si je signe un nouveau contrat avec l’UFC, il y aura la mention boxe anglaise dedans. »

Todd DuBoeuf, président du promoteur Top Rank, dont les cartes sont diffusées via ESPN aux Etats-Unis comme celles de l’UFC, a déjà déclaré que sa société serait intéressée à monter un Ngannou-Fury via leur diffuseur commun. Le Camerounais affirme que l’UFC n’est pas contre l’aider à monter sur le ring. Que cette dernière n’a pas d’intérêt à ne pas s’impliquer dans cette perspective et qu’il aimerait qu’elle soit dans le coup à ses côtés « pour rendre l’événement plus gros ». « Honnêtement, la seule raison pour laquelle nous en sommes là est qu’il n’y a pas eu beaucoup de bonne foi sur tout ça, précise-t-il. Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas trouver un accord. » Désormais, il faut attendre de voir ce qui va se passer ce week-end. Si Ngannou est battu par Gane, il deviendra agent libre et pourra signer pour qui il veut et dans la discipline qu’il désire après avoir respecté une période de non-concurrence de 90 jours.

Mais s’il conserve sa ceinture, la clause du champion de son contrat entre en jeu: il devra trois combats supplémentaires, ou un an en plus, à l’UFC. Qui serait alors ravie de l’aligner face à Jon Jones, l’ancien roi des lourds-légers, pour un choc qui serait très, très attendu. Problème? Il a déjà prévenu qu’il refuserait tous les combats proposés s’ils se basent sur son contrat actuel. Avec un flou juridique derrière tout ça car Marquel Martin affirme que certaines lignes dans le contrat (de travailleur indépendant, statut des combattants UFC) établissent qu’il ne peut pas dépasser les cinq ans, ce qui le rendrait caduc en décembre 2022. La grande organisation américaine détient pour sa part des droits d’extension si son combattant refuse un combat comme Ngannou menace de le faire. Bref, pour être poli, c’est un beau bordel juridique. Mais le Camerounais ne semble pas inquiet à l’idée de quitter l’octogone pour de bon. « Ce ne serait pas la fin du monde pour moi. Il y a des tonnes d’autres combats à faire dehors. »

Selon nos informations, s’il arrive sur le marché, l’organisation PFL (MMA) réfléchirait ainsi très sérieusement à proposer à Ngannou et Brock Lesnar, catcheur star de la WWE et ancien champion des lourds de l’UFC, un pactole pour s’affronter en pay-per-view – dont ils toucheraient une grosse partie des ventes – dans un stade africain, un des autres rêves de Francis, sans doute à Kinshasa (République démocratique du Congo), cadre du mythique « Rumble In The Jungle » entre Muhammad Ali et George Foreman en octobre 1974. Tout en le laissant boxer. Si l’intéressé fait ce choix, la chose pourrait créer un appel d’air et faire réfléchir d’autres combattants qui se plaignent de leurs revenus à l’UFC. Un promoteur de boxe pourrait également être tenté de signer ce mastodonte à l’histoire folle déjà très connu par le grand public. Francis Ngannou ne défend pas seulement sa ceinture ce week-end. Il joue une grande partie de son avenir.

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